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C’est le gros titre à la une  du magazine Alternatives Economiques de ce mois-ci. On y trouve un véritable réquisitoire contre la politique et les réformes fiscales mises en places depuis deux décennies.

 

Evidemment, les mesures prises par  Sarkozy dès juillet 2007 sont dans le collimateur : renforcement du bouclier fiscal, détaxation des heures supplémentaires, allégements de cotisations sociales et autres cadeaux fiscaux accordés aux entreprises sans oublier la quasi-suppression de la taxe professionnelle promise pour 2010.
Autant de mesures qui contribuent à appauvrir l’Etat  et qui renforcent l’injustice fiscale. Les statistiques parlent  :  le montant de l’impôt sur le revenus et les droits de successions représentent en 2008, en moyenne, moins de 5 % du revenu disponible des ménages contre presque 7 % en 2000. Si le niveau de prélèvement était resté le même qu’en 2000, l’Etat aurait perçu l’an dernier 24,3 milliards d’euros de plus rien qu’au tire de ces impôts, soit l’équivalent de 37 % des déficits publics constatés ! Quand on ajoute toutes les exonérations et les cadeaux fiscaux accordés, pour l'essentiel aux plus riches, l'estimation du manque à gagner pour l'Etat s'élève à 83 milliards d'euros pour 2008.

 

Au-delà, l’article nous rappelle que la logique de fond est à l’œuvre depuis bien plus longtemps. La gauche en son temps (voir les réformes de l’impôt sur le revenu proposées par Laurent Fabius en 2000), s’était elle-même convertie à la doxa libérale : « baisser les impôts et les charges qui pèsent sur les entreprises et vous lutterez contre le chômage de masse ». Sauf que de telles mesures ont profité aux plus riches et   n’ont en rien permis les créations massives d’emplois promises. Pire, elles ont creusé les déficits publics et encouragés les politique de restriction des dépenses publiques que  nous subissons tous de plein fouet, de l’Ecole  à l’Hôpital en passant par la Culture, le Social ou encore  la Justice. Partout l’Etat est à la diète, les suppressions massives d’emplois publics depuis 5 ans en sont la manifestation la plus frappante !

 

L’ article propose, et on ne peut qu’être d’accord, de revenir sur le désarmement fiscal que la gauche elle-même a cautionné en son temps : « c’est souhaitable moralement, nécessaire économiquement et, qui sait, possible politiquement ». Au final, on assiste à un véritable plaidoyer pour une réforme  de la fiscalité  basée sur un renforcement de la progressivité de l’impôt. Elle s’appuierait notamment sur l’impôt sur le revenu  avec une augmentation du nombre de tranches, une hausse des taux supérieurs et bien entendu une suppression du bouclier fiscal. Guillaume Duval  propose, si nécessaire, d'abandonner l'ISF qui n'a pas pas, selon lui, trouvée sa légitimité faute d'une assiette suffisamment large.
Un point qui pour le coup mérite d'être discuté. Même si l'ISF rapporte trop peu, il reste un symbole fort qui doit être réformé : ne peut-on pas élargir l'assiette de cet impôt en y assujetissant le patrimoine professionnel ?

Le débat sur une réforme progressiste de la fiscalité est bien d’actualité, Alternatives économiques apporte une contribution au ton nettement plus  radical qu’à l’accoutumé. De l’audace à gauche semble nous dire le mensuel. Voilà un conseil qui est bien venu en ce moment.  

Tag(s) : #PRESSE
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