On reconnaît facilement une marchandise : elle a toujours un code-barre ou une étiquette accrochée aux fesses, c'est SON PRIX
!
La marchandise est très bizarre : elle a une double vie : on va l'utiliser ou la vendre. Par
exemple, une peau de cuir peut nous protéger du froid ou nous rapporter des sous... Une game-boy peut nous amuser ou se vendre...
Quand un objet devient une marchandise, elle a deux dimensions : ce qu'elle EST et ce qu'elle VAUT.
Avant les débuts du capitalisme, c'est à dire avant le XV° siècle en Europe, les produits étaient destinés uniquement à l'usage. Les pantalons étaient fabriqués pour être portés, les marteaux pour enfoncer les clous, les diligences pour être
tirées par des chevaux... pas pour être vendus. Produire pour la vente était même considéré comme un mode de vie cupide ! On l'apprend à la messe : la cupidité, c'est pas bien, c'est même un
pêché capital !
Avec le développement du capitalisme, ça va changer, mon kiki ! Et ça va se
compliquer grave ! Les deux valeurs de la marchandise ne sont plus copines. Mais alors, plus du tout. C'est comme deux soeurs qui se disputeraient sans arrêt, mais obligées de vivre
sous le même toit. Pour être achetée, une marchandise doit être utile ou du moins paraître utile. Mais pour être utilisée, une marchandise doit aussi être vendue...
Et c'est là que ça se gâte : par exemple, si une baguette de pain n'est pas vendue, ce n'est pas parce qu'elle n'est pas utile : il y a encore des gens qui meurent de faim
!
Elle pourrira dans la boulangerie parce que celui qui possède la baguette, veut la vendre en faisant du fric avec ! (Marx appelle ça le
profit).
mis en ligne le 21
février 2009
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