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Souvenons-nous du 22 octobre 1941 ! Ce jour là 48 « otages »  ont été fusillés par les Allemands. Parmi eux, Guy Môquet et ses compagnons du camp de Châteaubriant.  La plupart  étaient des responsables communistes et des leaders syndicaux dont Charles Michels et Jean-Pierre Timbaud pour ne citer que les plus connus.

 

En livrant ces hommes aux Allemands, le gouvernement de Vichy espérait fusiller les valeurs du front populaire et l’idée même d’émancipation humaine.  En vain,  « on ne fusille pas des  idées » !

 

Sarkozy a bien essayé, voilà 2 ans, d’instrumentaliser à des fins bassement politiques la figure de Guy Môquet. Rien n’y a fait, l’opération de communication a lamentablement échoué. Qui peut croire à un quelconque et soudain intérêt de Sarkozy et sa clique pour les résistants fusillés dont la plupart étaient communistes ?  Lui qui foule, chaque jour du pied, les valeurs et les idéaux pour lesquels ces hommes se sont battus au péril de leur vie. La polémique politicienne est retombée mais la mémoire de ces hommes doit demeurer vive.

 

Des anonymes de Chateaubriant et des environs avaient bravé la milice et l’occupant pour commémorer le martyre de ces hommes dès le 26 octobre 1941. Depuis, chaque année, à la Sablière un hommage est rendu aux 27 de Chateaubriant et à travers eux à toutes les victimes de la barbarie nazie et de ses supplétifs. Le week-end dernier, ils étaient encore très nombreux autour d'Odette Nilès et de l'Amicale Chateaubriant-Vove-Rouillé pour se souvenir des ces hommes, de leurs combats et de leurs idéaux qui sont toujours d'actualité.  Pour ne jamais oublier.

 

En Janvier 1942, Pierre Seghers publiait le poème « Octobre » en hommage aux otages exécutés par l'occupant nazi.

Octobre

Le vent qui pousse les colonnes de feuilles mortes
Octobre, quand la vendange est faite dans le sang
Le vois-tu avec ses fumées, ses feux, qui emporte
Le massacre des Innocents

Dans la neige du monde, dans l'hiver blanc, il porte
Des taches rouges où la colère s'élargit ;
Eustache de Saint-Pierre tendait les clefs des portes
Cinquante fils la mort les prit,

Cinquante qui chantaient dans l'échoppe et sur la plaine,
Cinquante sans méfaits, ils étaient fils de chez nous,
Cinquante aux regards plus droits dans les yeux de la haine
S'affaissèrent sur les genoux

Cinquante autres encore, notre Loire sanglante
Et Bordeaux pleure, et la France est droite dans son deuil
Le ciel est vert, ses enfants criblés qui toujours chantent
Le Dieu des justes les accueille

Ils ressusciteront vêtus de feu dans nos écoles
Arrachés aux bras de leurs enfants ils entendront
Avec la guerre, l'exil et la fausse parole
D'autres enfants dire leurs noms

Alors ils renaîtront à la fin de ce calvaire
Malgré l'Octobre vert qui vit cent corps se plier
Aux côtés de la Jeanne au visage de fer
Née de leur sang de fusillés.

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