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Jean-Marc DURAND
Elu communiste de Romans
Membre du Consiel National du PCF

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  À :

 

 

M.

Didier Guillaume, Président du Conseil Général de la Drôme, Sénateur, Premier Vice-Président du Sénat.

 

Mme

Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage

Députée de la 4ème Circonscription de la Drôme.

 

 

 

 

Lettre ouverte…

 

 

 

Madame,

Monsieur,

 

Permettez-moi d’attirer votre attention sur la situation sociale et politique de notre pays un an après avoir chassé N. Sarkozy du pouvoir et un an après qu’une majorité de gauche ait été installée à l’Assemblée Nationale.

 

Tout d’abord une remarque. L’élection de F. Hollande à la présidentielle comme celle de Nathalie Nieson, députée de la 4ème  circonscription de la Drôme tiennent pour une part non négligeable au résultat des candidats du Front de gauche à ces deux scrutins et à leur clair désistement aux seconds tours.

 

Pour le moins, leur électorat attendait non seulement un changement de personnel politique mais une sérieuse inflexion de la politique menée dans le pays. Et je crois que ce changement était d’ailleurs attendu bien au delà des rangs des électrices et électeurs du Front de Gauche, notamment par celles et ceux qui ont voté socialiste.

 

Que constatent aujourd’hui toutes ces femmes et tous ces hommes ? Le premier acte majeur de la Présidence de la République a été, au contraire des promesses de renégociation, de ratifier un traité européen concocté par Mme Merkel et M. Sarkozy, dont l’objectif était de donner de nouvelles assurances aux marchés financiers et de contraindre encore plus la dépense publique. Ensuite bien que  la loi de finances rectificative de juillet 2012 et la loi de finances de 2013 aient tenté de donner le change en matière d’imposition des plus hauts revenus et des grandes entreprises, force est de constater que les rentrées fiscales sont en baisse, que le pouvoir d’achat a régressé, que les emplois continuent à être supprimés à un rythme se rapprochant des 1000 par jour et que 2013 va marquer pour la France l’entrée en récession.

 

Et comme si cela ne suffisait pas, un pacte de compétitivité représentant un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros a été accordé aux entreprises. Il va accroître leurs profits disponibles tout en rationnant  les dépenses nécessaires au financement des services publics déjà si contraintes par l'obsession d'un déficit public rapporté au PIB de 0 % en 2017. Qui plus est, au prétexte fallacieux de « sécurisation de l'emploi », le gouvernement de M. Ayrault a vivement encouragé la signature, par le MEDEF et quelques syndicats de salariés, d'un accord national interprofessionnel visant à faire baisser le « coût du travail », faciliter les licenciements, accroître la précarité et  limiter les possibilités d’accès aux juges des salariés et de leurs institutions représentatives.  Devenu projet de loi, ce texte fait l’objet d’un passage en force à l’Assemblée Nationale comme au Sénat au mépris du débat démocratique et du respect du rôle de la représentation parlementaire.

 

Pendant ce temps là l’austérité s’installe durablement enfermant la France, et la zone euro, dans la récession quand le reste du monde est en croissance. Pendant ce temps là, le chômage et la précarité se développent comme une lèpre tirant vers le bas les salaires réels, tandis que les revenus financiers du capital (intérêts et dividendes) absorbent une part croissante des richesses produites. Pendant ce temps là, le crédit bancaire demeure verrouillé pour les PME-TPE, poussant nombre d'entre elles à la faillite, alors qu'il continue de couler à flot pour les opérations financières et spéculatives ainsi que pour les délocalisations.

                                                                                                                                                                                                                                                     …/…

…/…

Pendant ce temps là, la droite se reconstruit sur fond de connexions avec l’extrême droite bleue-marine. Pendant ce temps là l’électorat de gauche est déboussolé, s’apprêtant à se réfugier dans une dangereuse abstention ou, voire parfois,  à jouer avec le feu. Est-il possible de se satisfaire d’une telle évolution lorsqu’on est de gauche, lorsqu’on se dit de gauche ?

 

L’heure est grave. D’importants dangers guettent la France, l’Europe et le monde. Le règne de la finance, celui de l’argent roi gangrènent tous les rouages de la société et poussent aux pires perversités.

 

Il est encore temps de se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard. Il est temps de changer de cap politique. Sans avoir l’outrecuidance d’affirmer que les propositions que je porte avec mes camarades du Parti Communiste Français et dans le Front de Gauche, sont le sel de la terre, je ne pense pas non plus que la solution soit de les ignorer totalement voire, de les traiter par le mépris. Car malheureusement, les analyses que nous avons produites depuis l’éclatement de l’actuelle crise systémique montrent que nous ne nous étions pas trompés sur les origines de cette crise. Il ne semblerait donc pas illogique que certaines de nos propositions et de nos solutions politiques construites à partir de cette analyse, puissent être porteuses d’une vraie capacité à ouvrir une alternative à la présente régression sociale, politique et démocratique.

 

A la veille d’échéances électorales importantes pour notre pays, à commencer par les municipales, les communistes ici comme ailleurs, sont prêts sur la base de contenus de transformation sociale et démocratique offrant à nos concitoyens une vraie perspective d’amélioration de leurs conditions de vie et visant à faire reculer le pouvoir de la finance en ressaisissant le crédit, à travailler au plus large rassemblement de toutes les forces de gauche et à faire barrage à la droite et à l’extrême droite. Il s’agit pour cela de rompre avec les choix idéologiques dominants qui, sur injonction des marchés financiers où banques et assurances se repaissent des dettes publiques,  n’ont de cesse de vilipender la dépense publique et sociale, de fragiliser les  services publics nationaux et locaux, et de restreindre le pouvoir du peuple et de ses élus comme le porte malheureusement le projet d’acte III de la décentralisation.

 

Restant disponible pour tout échange politique sur ces importants enjeux, soucieux de construire et de faire vivre dans le plus large rassemblement, une véritable politique de gauche, je vous prie de croire en l’expression de mes cordiales salutations.

 

                                                                                                                                             Jean-Marc DURAND

 

 

 

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