Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Face à l’annonce d’une probable fermeture du théâtre de l’Oeil Nu courant 2010, la section du Parti Communiste de Romans et de Bourg-de-Péage tient à faire-part de sa position.

 

Tout d’abord, la compagnie de l’Oeil Nu fournit un travail de qualité assurant une programmation théâtrale appréciée de ceux qui fréquentent les lieux. L’assistance fournie lors des représentations en est un bon indicateur. Par ailleurs, l’Oeil Nu est impliqué dans un important et riche travail auprès des lycéens dans le cadre d’ateliers et d’options théâtre.

 

Pourquoi donc sacrifier ce théâtre ? Ce projet s’inscrit tout simplement dans la logique d’un plan de réduction drastique des dépenses de fonctionnement de la ville de Romans, qui après les efforts fiscaux demandés en 2008 à la population doit se poursuivre par une «économie» de l’ordre de 1 million d’euros, le tout à l’instigation de la chambre régionale des comptes et du Préfet. Supprimer l’Oeil Nu c’est plus de 100 000 euros économisés.

 

Rappelons que la réduction des dépenses de fonctionnement a déjà été largement engagée. Tout d’abord, en serrant au maximum les dépenses nécessaires au fonctionnement quotidien des services. Puis en  comprimant la masse salariale par le non remplaçant d’un certain nombre de départs à la retraite (environ une cinquantaine d’agents en 3 ans), ce qui n’est pas une paille, et ce qui permet par exemple aujourd’hui, de limiter l’augmentation de la masse salariale aux alentours de 1,5% à 1,8% alors que la seule application de l’ancienneté devrait se traduire par une augmentation supérieure à 2%.

 

D’autres part, des économies importantes sont réalisées sur le volet social, notamment par des restructurations de services comme sur le quartier de la Monnaie avec la fusion MJC Monnaie, Centre social municipal en une future maison de quartier, comme sur les autres quartiers, alors qu’on sait bien que les besoins ne sont pas tout à fait identiques. Enfin, les subventions de certaines associations sont aussi concernées.

 

Nous ne pouvons nous résigner à gérer la pénurie organisée par la droite.

 

La situation du Théâtre de l’œil Nu n’est donc pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle caractérise d’une manière emblématique une évolution inquiétante pour notre ville.

 

La question posée au fond est celle des moyens de fonctionnement pour les services publics dans leur ensemble et en ce qui nous concerne pour les services publics municipaux. C’est pourquoi, il ne s’agit pas pour nous de mettre en cause la gestion d’une personne ou d’une équipe municipale. Les dépenses d’investissement et de fonctionnement ont été faites dans le sens d’une réponse aux besoins de la population locale, personne n’a prétendu le contraire, y compris la Chambre régionale des comptes.

 

Mais ce qui est aujourd’hui à l’ordre du jour est de savoir si les responsables municipaux vont continuer à accepter de n’être finalement que des relais locaux des choix politiques nationaux de dépeçage des services publics, de mise en cause frontale des politiques publiques sociales culturelles et sportives dont on connaît la place qu’y tiennent les collectivités territoriales.

 

Aujourd’hui c’est tel ou tel théâtre ou service qu’il faut sabrer. Demain, malgré « cet effort »,   il faudra en consentir de nouveaux pour satisfaire aux exigences de désengagement public qu’imposent les choix d’un capitalisme ultra-libéral pour les seuls intérêts du monde de la finance à la solde duquel on trouve la B C E, la commission de Bruxelles et les dirigeants des divers pays européens avec un exemplaire particulièrement gratiné en France en la personne de N. Sarkozy. C’est un cercle vicieux sans fin…dont il faut sortir. À Romans, le seul paiement des intérêts de la dette représente 2,3 millions d’Euros. N’est-ce pas sur ce montant qui engraisse les banquiers sur le dos des populations, qu’il faudrait économiser le 1 million d’euros plutôt que sur des dépenses utiles socialement ?

 

Résister pour construire d’autres réponses.

 

Alors que Romans est une ville à très faible potentiel fiscal conséquence d’une situation financière moyenne pour ne pas dire modeste de la majorité de ses habitants ;

 

Alors que Romans perçoit une dotation globale de fonctionnement en dessous du niveau de celle de villes comparables et que le gouvernement s’est engagé depuis 2 ans dans une réduction globale de ses dotations aux collectivités territoriales ;

 

Alors que la situation économique de Romans continue à pâtir de la casse de son industrie emblématique de la chaussure ;

 

Alors que les transferts de compétences et donc de charges financières de l’Etat vers les collectivités territoriales ne cessent de s’accélérer sans moyens correspondants ;

 

Alors que le gouvernement a décidé de supprimer la taxe professionnelle ce qui va réduire de 20 à 30% les ressources des collectivités locales ;

 

Il faudrait accepter sans réagir les conséquences de tels choix. Au prétexte qu’un élu doit gérer, il n’y aurait d’autres choix que de faire trinquer toujours et encore la population ?

 

Certes, un élu doit gérer, mais il a aussi le devoir de ne pas se taire et de s’adresser à ses concitoyens en leur tenant un autre discours que celui de l’acceptation et de la résignation. Un élu a le devoir pour défendre les intérêts de sa ville et de ses habitants d’en appeler à la mobilisation et à l’intervention de toutes et de tous pour exiger que d’autres solutions soient trouvées par les pouvoirs publics afin de faire face à une situation financière particulière plutôt que de les priver de services. Des solutions existent : subventions exceptionnelles d’Etat mais aussi solidarité intercommunale…

 

Les Communistes qui n’ont cessé d’alerter depuis des années sur la dégradation des budgets publics et sociaux et en particulier sur la dégradation des budgets des collectivités territoriales ne souhaitent pas accompagner et alimenter en local, un processus de réduction de l’offre publique. Ils sont prêts et disponibles pour prendre avec l’ensemble des forces qui se réclament de gauche sur la commune, toutes les initiatives nécessaires afin que se desserre l’étau financier qui contraint notre ville. Ils en appellent à l’intervention et à l’action coordonnée des élus et de la population.

 

C’est pourquoi aujourd’hui, ils refusent de se placer dans l’hypothèse d’une disparition du Théâtre de l’œil Nu. À Romans comme partout en France, l’heure n’est pas à rogner sur les dépenses sociales, culturelles, éducatives, sportives mais à les conforter en tant qu’atout indispensable au maintien d’un lien social dont toute la société a un besoin crucial.

Tag(s) : #CULTURE
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :