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Lors de la réunion du G 20, la chasse annoncée aux paradis fiscaux serait la marque d’une évolution irrésistible de la volonté de lutter contre les causes de la crise systémique.

Si cela part d’une bonne intention, il faut tout d’abord dire que la montée du mécontentement et de la mobilisation populaire n’y est sans doute pas étrangère. Mais que va-t-il rester après les discours ? On peut en effet se demander si ces discours ne cachent pas finalement une nouvelle course à l’attrait des capitaux ? Une offensive anglo-saxonne ne serait-elle pas lancée consistant à désigner à la vindicte des pays comme la Suisse, Monaco ou le Luxembourg alors que d’autres sites tout aussi permissifs sont à peine cités. Par exemple : la City de Londres ou celle de New York mais aussi des Etats américains comme le Wyoming, Miami, ainsi que des centres offshore battant pavillon américain ou anglais comme : le Delaware, les Caraïbes, Panama, l’Ile de Man, les Iles Anglo-normandes ou Dublin.

Plus prosaïquement, la lutte contre les paradis fiscaux ne serait-elle pas un leurre ? Comment en effet déclarer la guerre aux paradis fiscaux sans déclarer la guerre au système capitaliste dont la finalité, et ce n’est pas une affaire de morale, est de réaliser le maximum de profits en un minimum de temps ? Pour obtenir un tel résultat, il y a besoin d’outils. Les paradis fiscaux en sont d’importants. Même si leur appellation disparaissait, les mécanismes d’évasion fiscale et de suraccumulation financière perdureraient.

Mettre fin aux paradis fiscaux suppose donc de s’attaquer au cœur du système capitaliste, c’est-à-dire, réformer en profondeur la fiscalité et le système monétaire.

Une réforme en profondeur de la fiscalité, représente un des piliers structurels de la construction d’un nouveau mode de développement porteur du dépassement du système capitaliste. Et ces enjeux se posent à tous les niveaux national, européen et mondial.
Sans attendre, à notre niveau, nous devons avancer le projet d’une autre fiscalité qui devrait se fixer se fixer le double objectif :
- D’une plus juste répartition de la richesse ;
- D’un rôle incitatif renforcé pour une nouvelle création de richesses.

Ce n’est qu’au prix de cette double et indissociable évolution que l’impôt permettra de lutter efficacement contre l’accumulation des gâchis capitalistes, de réorienter la production vers la satisfaction des besoins sociaux et au final de réalimenter correctement les budgets publics et sociaux qui, à leur tour, viendront dynamiser la croissance.

Cette réforme doit concerner l’ensemble de la sphère fiscale et revêt une quadruple dimension :
-Nouvelle répartition entre le volume des prélèvements directs et celui des prélèvements indirects ;
-Modulation du taux des impôts directs des entreprises (impôt sur les sociétés et taxe professionnelle) en fonction des efforts qu’elles consentiraient en matière d’emplois, de formation, de salaires, de recherche, d’outil de travail.
-Révision générale des bases de tous les impôts locaux à partir d’une redéfinition de leurs règles de calcul.
-Couplage entre le mécanisme fiscal d’incitation à la relance de productions utiles et celui du crédit sélectif.

La fiscalité, levier important au service du politique en matière d’orientation économique est une question qui ne doit plus rester l’apanage de quelques spécialistes. Elle doit devenir un outil au service des salariés et de la population disposant à ce titre de réels pouvoirs de maîtrise, d’interventions et de décisions.

Mais la fiscalité ne peut être considérée comme le seul moteur d’un nouveau type de gestion de l’économie. La question de l’argent, donc du crédit et de la monnaie est d’une dimension tout aussi déterminante, voire incontournable.

En ce sens une des propositions du G 20 que tous les grands médias se sont empressés de passer sous silence est l’idée avancée par le représentant Chinois, de la création d’une nouvelle monnaie internationale en lieu et place du dollar qui servirait de réserve pour garantir l’émission monétaire. Avec son aspect mise en commun cette proposition constitue un point d’appui considérable pour aller vers la création d’une vraie monnaie mondiale de coopération et de co-développement, d’une monnaie ayant toutes les fonctions monétaires.

Partagée par les représentants russes, cette proposition est porteuse d’une vraie révolution des rapports économiques et sociaux mondiaux. Elle sous-tend surtout la fin de l’hégémonie du Dollar et donc de celle des Etats-Unis sur le reste du monde. Elle fait place à la réflexion pour la construction d’un autre monde émancipé des logiques de dominations et d’exploitation….

Cette proposition suppose la création monétaire d’un FMI profondément démocratisé dont le rôle ne serait plus d’imposer des politiques de réajustements structurels dont on connaît les dégâts causés aux populations, aux pays qu’il est supposé aider.

 

Tag(s) : #ECONOMIE
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