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Cher-es Amis-es

Chers-es Camarades

 

C’est volontiers que je cède en ce début d’année 2011 à la traditionnelle présentation des vœux de la section du parti communiste de Romans - Bourg-de-Péage et de ses élus locaux. En leur nom permettez-moi de vous souhaiter une bonne et heureuse nouvelle année et une très bonne santé.

 

De la santé, il va nous en falloir. L’année qui s’ouvre risque en effet de ne pas être un long fleuve tranquille malgré les échéances électorales qui s’annoncent ou peut-être surtout à cause de celles-ci. Au fond, il va s’agir en 2011 de se donner les moyens d’arrêter le rouleau compresseur du capitalisme, de l’arrêter en ouvrant la voie à un changement réel et profond, en travaillant la perpective d’un dépassement du système capitaliste.

 

Et pour cela nous ne partons pas de rien. L’exemple de la lutte contre le projet des retraites du gouvernement est encore dans toutes les têtes. Son exemplarité est porteuse de vraies raisons d’espérer en l’intervention de notre peuple. Rappelons que 7 millions de personnes ont participé à ce mouvement, souvenons-nous des propositions revendicatives dont était porteuse cette lutte et du débat en profondeur qui a commencé à s’instaurer allant jusqu’à soulever un véritable enjeu de civilisation.

 

Si ce mouvement a pris fin, ce qui a été semé pendant un long trimestre n’a pas disparu. C’est encore dans toutes les têtes. Le mouvement a buté sur l’intransigeance du gouvernement et aussi sur le manque de perspectives de transformations radicales à gauche. Mais de façon dialectique l’ampleur de la mobilisation et l’importance des contenus qu’elle a véhiculés, ont aussi contribué à faire bouger les lignes à gauche, à mettre chaque force politique de gauche devant ses responsabilités. A savoir : quels types de réponses apporter aux enjeux actuels de financement de la retraite et plus généralement de l’ensemble de la protection sociale.

 

Car si une question est au centre de la problématique d’une construction politique alternative, c’est bien celle des financements. Alors que la politique gouvernementale pousse aujourd’hui comme jamais dans le sens d’un allégement massif des prélèvements publics et sociaux sur la richesse créée, en faveur des prélèvements financiers, il faut d’urgence inverser cette tendance et s’attaquer à ce cancer.

 

Au titre de 2010, les entreprises du CAC 40 auront distribué 43 milliards d’Euros atteignant ainsi le niveau de distribution des années pré 2008. Les rémunérations des patrons des grands groupes ne connaissent pas la crise. Ils auront perçu en moyenne un montant annuel représentant 300 fois le SMIC.

 

Et pendant ce temps-là, les services publics sont mis en pièces, les emplois publics sont broyés (33 000 suppressions en 2011), les salaires sont gelés, 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, je ne poursuis pas plus cette énumération. Tout cela est honteux, tout cela est inacceptable.

 

Dans le même temps, le pouvoir agite de vieilles lunes qui parfois ne sont pas loin de nous rappeler les temps de Vichy. Il tente de faire monter les haines raciales (Roms), religieuses, sociales. Il essaie de dresser les pauvres les uns contre les autres pour éviter qu’ils ne rassemblent contre lui et sa politique. C’est un bien terne avenir qu’il propose à notre pays.

 

Au plan européen, les peuples sont directement frappés par les conséquences de l’engagement de leurs Etats dans le soutien des banques et des organismes financiers. Cela a commencé par la Grèce, l’Irlande a suivi et maintenant l’Espagne et le Portugal sont dans l’œil du cyclone, la France ne pointant pas loin derrière. Et à chaque fois les peuples paient cash par des attaques massives contre leurs conditions de vie, subissant tout un lot de restrictions qui au lieu de concourir à redresser la situation globale du pays, participent au contraire à le plonger plus profondément dans les affres d’une crise aux conséquences sociales dévastatrices pour les  femmes et les hommes, catastrophiques pour les jeunes générations.

 

L’année 2011, c’est chacun s’en sera aperçu, une année électorale et je dirai surtout pré-électorale. Cela devrait donc signifier que nous entrons dans un temps fort de débat sur les enjeux politiques réels, sur les options de chacun pour répondre à la situation et tenter d’offrir une sortie. Malheureusement, pour l’instant cela n’en prend pas véritablement le chemin.

 

Pourtant avec les élections cantonales n’avons-nous pas par exemple, une belle occasion de dénoncer les réformes terribles qui sont engagées contre les collectivités territoriales et leur mode de financement. N’est-ce pas le bon moment pour réaffirmer un certain nombre de principes d’organisation de nos territoires (la commune socle de la démocratie locale, nouveaux droits et nouveaux pouvoirs d’intervention pour les citoyens en lien avec l’action des élus-es) ?


N’est-ce pas un bon moment pour revisiter le lien entre entreprises et territoires entre entreprises et populations locales afin de redonner des marges de manœuvres budgétaires aux collectivités territoriales en leur permettant alors qu’elles représentent quelque 73% de l’investissement public, de continuer à offrir de vrais débouchés économiques aux entreprises.

 

S’agissant de la préparation des présidentielles qui fait déjà  la une de tous les médias, force est de constater que pour l’heure nous sommes plus dans une guerre des égos, dans une bataille de personnes plutôt que dans un débat de projets, même si quelques banderilles sont lancées. Par exemple, les 35 heures dont on voudrait faire un débat emblématique de l’opposition droite gauche qui représente pour le coup l’arbre qui cache la forêt. Non pas que la question de la durée du temps de travail ne soit pas importante mais parce que la présenter déconnecter de la question fondamentale de l’emploi, ne fait pas la maille.

 

Pour nous, élus communistes et pour tous les communistes du bassin de Romans et de Bourg-de Péage, la préparation de l’élection présidentielle tout en rappelant notre opposition résolue au système présidentiel qu’a instauré la Vème République, doit être un moment fort et privilégié pour parler d’objectif politique. Un moment pour avancer des propositions, les mettre en débat parmi notre peuple afin qu’il devienne l’acteur des transformations futures, acteur par son vote mais aussi par les luttes dont il décidera.

 

Et au menu des principales questions qui se posent à notre société figure la question de l’argent, de son utilisation, de sa maîtrise. En ce sens la BCE ne plus fonctionner comme elle fonctionne actuellement. Sa politique du crédit doit être profondément transformée afin que par sa création monétaire elle finance le développement des services publics plutôt que les profits financiers et qu’elle soit en capacité d’intervenir directement sur la dette souveraine des Etats afin d’éviter que ceux-ci ne soient étranglés par les taux d’intérêts des bailleurs privés. Cette évolution de la BCE doit aller de pair avec une profonde refonte du FMI et la mise en place au plan mondial d’une nouvelle monnaie commune en lieu et place du Roi Dollar.

 

Au plan national et local nous proposons la création d’un large pôle public bancaire impliquant la nationalisation d’un certain nombre de banques, articulé à un fonds national pour l’emploi et la formation qui serait alimenté par les 23 milliards d’exonération de cotisations sociales patronales ; fond national en lien direct avec des fonds régionaux pour l’emploi et la formation.

 

Cette nouvelle donne suppose un déploiement sans précédent de la démocratie à l’entreprise impliquant des salariés dotés de nouveaux droits et de nouveaux pouvoirs d’intervention dans les gestions.

 

Cette intervention dans les gestions doit gagner l’ensemble des secteurs d’activité de notre pays dont l’ensemble des services publics, dont le développement est une exigence absolue de notre temps et pas seulement d’ailleurs sur un plan national (énergie, eau, aide à la personne, crédit, transports, communications, etc…)

 

Y compris en matière de fiscalité dont une profonde réforme est nécessaire non seulement pour parvenir à une nouvelle répartition de la richesse mais pour que cette nouvelle répartition constitue un des éléments déterminants avec la politique crédit d’un retour à une croissance d’un type nouveau.

 

Ces quelques orientations devraient à notre avis irriguer l’ensemble des débats à gauche aujourd’hui. Elles concernent en effet à notre avis toutes les couches sociales et tous les niveaux d’organisation de notre société.

 

Ainsi, on, ne peut s’éviter de revenir quelques instants sur la situation des collectivités locales et plus particulièrement sur celle de notre ville. Sa situation budgétaire connaît un retour à l’équilibre. C’est positif mais pour combien de temps encore ?  A la lumière des choix gouvernementaux de financement des collectivités territoriales, on peut se le demander. On peut se le demander en effet parce que le robinet des dotations est serré à double tour mais également parce que la fiscalité locale des entreprises est de plus en plus allégée, et que l’activité ne repart part, voire parfois décline impliquant un très faible niveau de production de richesses. Au fait, avec la suppression de la TP, en 2010, le produit fiscal des collectivités territoriales a reposé à 53% sur les ménages et à 47% sur les entreprises. Ces chiffres étaient exactement inversés en 2009. Chercher l’erreur…

 

 

Donc notre ville reste comme de nombreuses autres en situation de fragilité. Le financement de nos investissements futurs soulevant de grands points d’interrogation, avec le risque de retrouver la ville dans l’obligation de sabrer dans le service public local et son personnel, pour pouvoir investir ou simplement à termes pour équilibrer les comptes. Cela n’est pas pour nous une solution viable.

 

Enfin je voudrai ssaluer le retour encore bien timide, mais retour quand même, de la production de chaussures de marque sur notre bassin de vie (Jourdan pour ne pas la nommer). Nous y sommes d’autant plus sensibles que nous ne nous sommes jamais résolus à voir disparaître l’industrie de la chaussure à Romans. Cela étant, il s’agit d’observer de façon attentive la suite des événements car la création de chaussures de luxe, pour se réinscrire de façon pérenne dans le pays économique local, ne peut pas s’accorder avec une politique industrielle qui comme cela a été malheureusement trop le cas tendait à nier la formation et la rémunération des salariés ainsi que la qualité de l’outil de travail. Il faut que les règles de gestion appliquées se situent à l’opposé de choix de pure aubaine financière. Nous sommes également attentifs au jugement qui sera rendu dans l’affaire Kélian, M. Dusmesnil l’ex PDG de cette société ayant récemment comparu devant la justice, pour abus de bien social…

 

Enfin , je ne peux conclure ce propos sans évoquer la disparition au terme d’une longue maladie du député de la circonscription, Gabriel Biancheri. Naturellement nos choix politiques étaient opposés, voire même radicalement opposés, comme sur les retraites, la dernière fois que nous l’avons rencontré. Naturellement, nos objectifs quoiqu’on en dise parfois certains, en utilisant de saisissants raccourcis, n’étaient pas les mêmes. Mais nous respections l’homme, son action de député et le sens humain qu’il savait lui donner.

 

Pour conclure j’insisterai sur le souhait que l’année 2011 s’inscrive au plan des lutes et de l’action dans le prolongement et l’élargissement de ce que fut 2010. Je souhaite à toutes et à tous de trouver le chemin d’une nouvelle construction sociale, économique et politique, fondement d’un nouveau pacte mondial de progrès social pour le 21ème siècle.

 

Jean-Marc Durand, secrétaire de section

 

Tag(s) : #PCF ROMANS
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