J' ai visité ICV expo Luxe Cuir et Vanité installée à l'intérieur de l'usine JOURDAN, anciennement marque "Séducta", Boulevard Voltaire.
Me sont revenues en mémoire les cinquante dernières années de lutte menées par les salariés de l'entreprise, pour les salaires, contre les licenciements, pour imposer l'activité des syndicats, etc.
Au début des années 1960 beaucoup de petites et moyennes usines de chaussures, avaient déjà fermé leurs portes, et les Romanais clamaient :
"JOURDAN ne disparaîtra jamais."
Chez JOURDAN le Parti Communiste Français déployait de l'extérieur, son activité , en particulier en diffusant le journal "Clarté". À chaque distribution les militants collectaient de l'argent avec un drapeau pour assurer la vie de leur modeste presse. Et ils voyaient avec satisfaction les ouvrières et ouvriers ouvrir leur porte monnaie et verser le franc, ou plus, pour le journal.
Je possède la collection complète de "Clarté". L'éditorial du n°1 était signé par Maurice THOREZ secrétaire national du PCF.
Au premier mai c'était la branche de muguet, toujours un bon accueil, et la collecte d'argent avec succès.
Et chaque 8 mars, la journée de la femme était fêtée.
Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il fasse soleil, qu'il gèle, régulièrement les communistes étaient aux trois entrées de l'entreprise avec leur tracts et leurs journaux. Il y eut même une cellule du Parti Communiste à l'intérieur, elle s'appelait "Youri GAGARINE", le nom du premier homme dans l'espace, un Soviétique. C'était l'époque où l'on clamait : "l'usine, citadelle du communisme". Est ce toujours vrai ? Je le pense, mais en ce début de siècle, besoin de plus d'explications et d'adaptations au marxisme.
Jusqu'en 2007 les communistes ont agi avec opiniâtreté pour sauver JOURDAN. Mais ils étaient seuls en tant que parti politique à mener la bataille, les autres subissant passivement, ou défendant le capitalisme, le capitalisme qui a tué JOURDAN, toujours pour soif de rentabilité et sans considération pour les salariés mis au chômage.