Nous voterons le budget 2010 de la ville de Romans. Nous le ferons parce que ce budget est sincère et qu’il s’inscrit dans une logique de sortie réelle de la mauvaise passe que nous avons connue.
Nous espérons que ce budget 2010 saura convaincre les représentants de la chambre régionale des comptes et le Préfet de la sincérité de la démarche engagée et de la validité de l’équilibre des comptes présentés.
Certes ce budget porte une hausse de la fiscalité locale de 1% qui devrait se traduire en moyenne par une hausse de 7 à 8 € de la contribution de chaque ménage. Il est à souligner que cette hausse de la fiscalité représente environ 200 000 € de recettes supplémentaires pour la commune soit, en cumuler, sur l’ensemble de la durée du mandat restant, un rapport de quelque 1 million d’Euros. Cette somme nous semble particulièrement utile pour préserver l’emploi public municipal et répondre aux besoins sociaux de nos concitoyens.
Précisons encore que cette hausse devrait être la dernière du mandat. Il nous semble en tout cas, que tel devrait être le choix majoritaire. Le poids de la fiscalité locale devient en effet de plus en plus lourd pour les ménages modestes et moyens du fait des transferts de charges et de la baisse des impôts d’Etat sur les plus riches, ce qui est intolérable. De l’autre, l’évolution des règles de la fiscalité notamment en matière de taux liés (avec les autres collectivités CC notamment), risque de nous empêcher de décider unilatéralement de toute nouvelle hausse.
À propos de ce budget nous ferons remarquer qu’il s’inscrit toujours dans une logique particulièrement rigoureuse qui risque tant en matière de fonctionnement que d’investissement de contenir l’action municipale dans un cadre très restreint.
De ce point de vue nous nous adressons aux tutelles pour leur faire remarquer que cette situation ne pourra être encore longtemps tenable sauf à devoir nous engager dans des choix poussant à des coupes de plus en plus franches dans les effectifs et les dépenses sociales.
S’agissant d’investissement nous rappelons notre souci de répondre aux besoins de la population, notamment en matière de restauration scolaire, de bâtiments scolaires et d’accueil de l’enfance et de la petite enfance.
Avant de conclure ce propos, une précision : nous ne voterons pas l’enveloppe des subventions aux associations. Nous nous abstiendrons.
Cela pour trois raisons :
1) Il nous semble que l’heure n’est pas à réduire le montant global des subventions aux associations. Leur rôle de lien social, de maintien de la cohésion sociale, surtout par les temps que nous traversons, est un vrai atout pour une commune comme la nôtre. Amputer cette dépense, c’est risquer d’accroître les difficultés de certains de nos concitoyens et d’augmenter le sentiment d’insécurité. Par ailleurs, cela fait plusieurs années maintenant que les subventions aux associations ne sont pas augmentées ce qui représente de fait, en Euro constant une baisse réelle des sommes qu’elles reçoivent.
2) Plus particulièrement, nous pensons que l’amputation à hauteur de 50% de la subvention versée au théâtre de l’Oeil Nu participe d’une mise en cause de l’équilibre socioculturel de notre ville. On le sait, cette décision risque d’emporter la fermeture de ce théâtre et donc, pour une part avec elle, la disparition d’une politique culturelle alliant accès démocratique et qualité des représentations où il était fait appel à l’intelligence du spectateur. Mais c’est aussi un travail important en direction des lycéens sur lequel on ne peut pas tirer aussi rapidement un trait, qui a de fortes chances de disparaître. Enfin on nous demande aujourd’hui de voter sur cette question alors que nous ne connaissons pas quel est le projet alternatif de notre ville en matière de politique culturelle. Convenez que cela a de quoi interroger, même interloquer lorsqu’on apprend par la presse que le chargé d’audit sur la mission culturelle de notre ville est aussi fournisseur de spectacles.
3) Enfin par cette abstention nous voulons vraiment attirer l’attention sur le danger que représenterait un choix de gestion budgétaire qui se traduirait par une forte contrainte des dépenses de fonctionnement donc de personnels et à caractère social, sportif et culturel, pour permettre d’investir. Cette logique à laquelle pousse les tutelles et dans laquelle le pouvoir de droite veut nous enfermer est contreproductive parce qu’elle concourt à placer l’humain au second plan. Ce n’est donc pas bon et ce ne peut être une politique de gauche. Le peuple ne s’y trompe d‘ailleurs pas, lui qui a sévèrement sanctionné la droite lors des deux week-end précédents. Attention à ce que notre phase de rééquilibrage budgétaire ne serve pas d’alibi à une telle orientation ! Le crédit, les banques ont un rôle essentiel à jouer auprès des établissements publics et des collectivités territoriales afin qu’ils puissent réaliser les investissements nécessaires au développement des activités, des territoires et des individus. Et les taux d’intérêts doivent être d’autant plus bas que ces investissements sont utiles à tous, à l’emploi, aux salaires, à la formation…