Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Au deuxième trimestre, la croissance de l'économie française  a été nulle, selon l’INSEE. Il en faut visiblement plus pour saper l’optimisme du ministre de l'Économie, François Baroin, qui maintient ses prévisions de croissance à 2% pour 2011.

Ministre d’un gouvernement qui depuis des mois organise la régression de l'économie française, on comprend que la méthode Coué soit sa seule attitude possible.

La croissance nulle de la France : conséquence de choix politiques

Ce bilan est le leur. L’apathie de notre économie résulte en effet de choix politiques précis menant droit dans le mur et caractérisés depuis des mois par :

- Par le détournement de l’argent créé par le travail vers les marchés financiers au lieu qu’il contribue à financer les services publics, l’emploi et les salaires.

- Par des exonérations massives de cotisations sociales employeurs (30 milliards €) et d’impôts des entreprises (suppression de la taxe professionnelle (9 milliards €), abaissement du taux réel de l’impôt sur les sociétés -9% pour les entreprises du CAC 40-),

- Politique de rationnement des dépenses publiques incarnée par la RGPP (non-remplacement d’un départ à la retraite d’un fonctionnaire sur deux), par la réforme des retraites et celle des collectivités territoriales.

Voilà les vraies raisons d’une croissance nulle de l’économie de notre pays au second trimestre de cette année. Voilà les causes de l’aggravation de notre endettement public

Et ce sont de ces choix dont se gavent les marchés financiers.

La crise des dettes publiques dans laquelle s’enfoncent les pays de la zone Euro, à l’image de ce qui se passe aux Etats-Unis, constitue un nouveau prétexte à un tour de vis supplémentaire pour satisfaire les agences de notation et les marchés financiers. C’est l’objectif de la fameuse règle d’or que N. Sarkozy voudrait faire voter coûte que coûte à la rentrée par le Congrès.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nul besoin d'être devin pour annoncer qu’un nouveau cycle de récession serait au bout du chemin si le Congrès prenait une telle décision. Pas une voix à gauche ne doit manquer pour empêcher le sabordage de notre économie et la mise à mort des outils de solidarité nationale (protection sociale, services publics).

Il est urgent de combattre par des mesures précises et efficaces cette gangrène financière qui cause tant de souffrances à nos concitoyens comme à ceux d’Europe et du monde.

D’autres solutions sont possibles nous en proposons à 3 niveaux :

Fiscalité : Une réforme fiscale est nécessaire pour combattre les inégalités et pénaliser la croissance financière des capitaux, la recherche de l'argent pour l'argent, les délocalisations et à contrario, encourager les comportements favorables à la croissance de l'emploi et des richesses réelles. Il faut aussi de nouvelles ressources immédiatement pour la protection sociale. Cela passe par :

- Un impôt sur les sociétés relevé et modulé en fonction de l’utilisation des bénéfices pour développer l’emploi et la formation.

- Un impôt territorial des entreprises, nouvelle taxe professionnelle, véritable impôt sur le capital calculé sur les biens d’équiment (mobiliers et immobiliers) ainsi que sur les actifs financiers des sociétés et des banques.

- Un Impôt sur les grandes fortunes au rendement accru, en augmentant son barème, et en élargissant sa base (faire contribuer les fortunes professionnelles de façon modulée, selon que les entreprises augmentent ou  non l'emploi et la masse salariale).

- Des cotisations sociales patronales au titre desquelles nous voulons soumettre les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que les salaires et modulées en fonction de la part des salaires dans la veleur ajoutée.

Services publics : Des mesures engageant une transformation radicale de leurs régles de gestions sont nécessaires. Nous voulons un contrôle et une évaluation publics et sociaux de la dépense publique, au lieu d'un rationnement systématique avec la RGPP et la prétendue "règle d'or des finances publiques”.

Europe :  Ni "eurobligations", ni sortie de l'euro...

Sortir de l'euro ferait redoubler les difficultés et la spéculation, exacerberait les rivalités entre Européens et, au total, consoliderait la domination mondiale du dollar, elle-même en crise très profonde.

Le bond en avant dans le fédéralisme européen, avec notamment l'émission d'euro-obligations, ne contribuerait qu'à éloigner encore plus les centres de pouvoir des salariés, des peuples et de leurs élus, pour les concentrer au service de la domination des marchés financiers.

L'enjeu est bien celui de rompre, de façon cohérente et pas seulement en paroles, avec cette logique qui consiste à faire accumuler de nouvelles dettes, pour tenter de régler celles en cours, en empruntant toujours plus sur les marchés financiers.

Pour cela il faut viser une autre utilisation de l’Euro et de la création monétaire de la BCE. Nous proposons de construire un Fonds social et solidaire pour le développement européen doté directement par la BCE dont le but serait de développer les services publics et leur potentiel de croissance sociale nouvelle, en coopération dans chacun des pays de l’Union.

Monde : il faut en finir avec la dictature des agences de notation privées pour le compte des marchés financiers et la spéculation. Cela nécessite une profonde transformation du système monétaire international dans le cadre d'une nouvelle conférence mondiale.

L' Europe peut jouer un rôle majeur dans ce sens, de concert avec sa propre transformation, à l'appui des luttes: 

-     En se tournant vers les besoins énormes de développement du monde arabe en révolution.

-     En se rapprochant des pays émergents pour faire reculer le rôle du dollar et aller vers la création d'une monnaie commune mondiale de coopération, à partir des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, comme l'envisagent désormais explicitement la Chine, la Russie, la CNUCED... et d'une refondation des institutions monétaires, financières et commerciales internationales.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :